Beaucoup de formateurs pensent qu’à travers la formation, ils aident les apprenants à développer de nouvelles compétences.
C’est parfois le cas, mais bien souvent c’est illusoire, notamment sur les formations courtes.
En fait, dans un premier temps un formateur permet à ses apprenants d’acquérir de nouvelles capacités.
Cf. la définition d’un objectif pédagogique (AFNOR X50-750).
Pour que les capacités acquises en salle deviennent compétences, le formateur va devoir demander dans un second temps à ses apprenants de produire des livrables ; une étude de cas, des jeux de rôles filmés, une mise en situation opérationnelle…
Puis il va évaluer avec eux :
– de la qualité de ces livrables,
– du processus cognitif qui a été mis en œuvre pour produire ces livrables (analyse réflexive).
Il va s’assurer que les 3 dominantes (maîtrise, transfert et expression selon Daniel Hameline) sont bien présentes.
Vous pouvez découvrir les principes qui régissent l’évaluation d’une compétence dans l’article consacré au sujet.
Cela demande donc du travail, de l’observation, des échanges spécifiques, de la réflexivité et du temps. Beaucoup de temps. Chose que nous n’avons pas sur des formations courtes.
Or, sans ces phases de tests, d’essais, de mise en pratique et d’évaluation avec feed-back, il n’y a pas réellement d’acquisition ou de développement de compétences.
On en reste au stade des capacités, c’est à dire du potentiel (les connaissances sont devenues savoir et permettent théoriquement à la personne de remplir à bien une tâche ou une mission).
Ce qui peut suffire si l’apprenant est :
- responsabilisé (il est conscient que c’est à lui de développer la compétence visée, de retour sur le terrain, dès la fin de la formation),
- bien accompagné lorsqu’il a repris son poste (temps d’apprentissage, occasion de pratiquer, droit à l’erreur, nécessaire feed-back).
Acquérir une compétence demande du temps, de la volonté et de nombreux essais. Il faut aussi être capable d’expliquer les origines de sa compétence. Le chemin est donc long avant de pouvoir être compétent.

Acquérir puis développer une compétence professionnelle est un long chemin que seul l’apprenant peut parcourir. Le formateur indique la direction et accompagne les premiers pas.