Les objectifs pédagogiques en formation

Y a-t-il un lien entre le fait de s’activer cognitivement dans un apprentissage (l’engagement cognitif) et  le résultat visé, en l’occurrence une connaissance profonde et durable (la profondeur des connaissances, DOK) ?

La réponse est « oui, généralement ».

L’engagement cognitif est un « levier »intéressant pour atteindre une plus grande profondeur de connaissances (Depth of Knowledge, DOK). À condition naturellement que l’engagement cognitif soit au service de la thématique étudiée et des objectifs visés…

Plus un apprenant s’investit activement (et avec de la réflexivité) dans son apprentissage, et plus il est susceptible de développer une compréhension approfondie et durable. C’est une question d’investissement en temps et en efforts.

À l’inverse, un apprentissage passif ou superficiel va limiter la profondeur des connaissances acquises. On n’ancre pas une connaissance par la simple lecture d’un article …

Intéressant à noter : les niveaux supérieurs de la taxonomie de Bloom (analyser, évaluer, créer) sont directement liés à un engagement cognitif élevé. 

Par exemple, créer une synthèse sur un sujet nécessite généralement une compréhension profonde du sujet en question.

Selon le psychologue américain David P. Ausubel (et son concept d’apprentissage significatif) l’apprentissage est d’autant plus profond qu’il s’ancre dans les connaissances préexistantes et qu’il est activement construit par l’apprenant.

Ce qui est là-aussi en accord avec le modèle ICAP de Michele Lee.

Néanmoins, il est aussi possible de travailler les 3 premiers niveaux de la taxonomie de bloom révisée (se rappeler, comprendre, appliquer) et de viser un apprentissage profond. Il suffit d’offrir des séquences pédagogiques de qualité, conformes aux principes du modèle ICAP.

Par quels mécanismes (comment) l’engagement cognitif favorise t’il la profondeur des connaissances ?

1. Par le traitement actif de l’information : plus un apprenant s’engage activement (par exemple, en posant des questions, en débattant, en enseignant à autrui), plus il construit des connexions neuronales solides et durables.
2. Par la métacognition : l’engagement cognitif inclut souvent la métacognition (une réflexion sur son propre processus d’apprentissage), ce qui permet à l’apprenant d’identifier ses forces, ses faiblesses et d’ajuster ses stratégies pour approfondir sa compréhension.
3. Par le feedback et l’ajustement : un engagement cognitif soutenu permet de recevoir et d’intégrer des feedbacks, essentiels pour affiner et approfondir ses connaissances. Chaque feedback permet d’avancer et d’approfondir.