L’approche par compétences (APC) est une approche centrée sur l’acquisition de compétences.
Elle ne vise pas (contrairement à l’approche par objectifs ou APO) à l’accumulation préalable de connaissances théoriques.
Elle privilégie un apprentissage par l’action, généralement rapide et porteur de sens. Le formateur accompagne et encadre via un suivi plus ou moins important, généralement individualisé.
Les apprenants avancent à leur rythme. Rapidement, certains travailleront des compétences que d’autres n’ont pas encore abordées. Ce qui peut compliquer le travail du formateur…
À noter qu’une partie des connaissances théoriques (celles strictement nécessaires à l’action) sera néanmoins acquise durant la montée en compétence. L’apprenant va les découvrir, les comprendre, les mémoriser et les ancrer en « faisant ».
Les étapes pour mettre en œuvre l’APC sont (schématiquement) les suivantes :
- L’identification des compétences à acquérir (pour exercer une activité ou atteindre un objectif professionnel). Cela peut mener à l’écriture ou à l’utilisation d’un référentiel de compétences.
- La conception du parcours de formation qui visera l’acquisition des compétences visées. La formation favorisera l’apprentissage par l’action (dans un atelier ou sur un chantier école par exemple), la résolution de situations problèmes et/ou la mise en situation réelle.
- L’apprentissage par l’action : l’apprenant va mettre en œuvre le geste métier sous le regard du formateur. Et il va le refaire jusqu’à le maîtriser. Il acquiert ainsi une compétence. Et à travers les essais, les échecs et les réussites, il en profite pour comprendre et emmagasiner de nouvelles connaissances.
- L’évaluation de la montée en compétences (pendant et après l’action) : le formateur va observer la montée en compétence et il va évaluer l’apprentissage à partir de critères concrets (grille d’observation).
- Le formateur en profitera pour partager des connaissances complémentaires qui pourraient intéresser l’apprenant et lui permettre de faire face à des situations nouvelles.
L’APC permet donc à l’apprenant d’agir rapidement en situation, en combinant savoirs (connaissances), savoir-faire (pratiques techniques) et savoir-être (comportements et attitudes).
Les avantages : la rapidité dans la montée en compétences. Celle-ci fait sens chez l’apprenant plus rapidement qu’avec l’APO. L’APC est ressentie comme étant moins « scolaire ». Elle est plus tournée vers le terrain, vers l’opérationnel.
Les limites de l’APC : l’apprentissage est très spécifique. Il correspond (généralement) uniquement à la situation travaillée. Il ne permet donc pas à l’apprenant d’être autonome en cas de changement dans l’environnement ou dans les ressources à disposition. Si l’apprenant n’est pas curieux (questionnement, investissement dans sa montée en compétences) alors il risque d’être démuni dans un contexte nouveau ou dans une situation différente. Son « bagage de connaissances » risque d’être insuffisant. Il aura du mal à transférer sa compétence dans un autre environnement et il ne saura pas expliquer les raisons d’un succès (livrable de qualité) ou d’un échec (livrable non conforme).
Est-ce à dire que l’APC est réservée à des formations techniques ou professionnalisantes ?
Non. L’APC peut être mise en œuvre en parallèle d’autres approches telles que l’APO. Elle est aujourd’hui déployée (à différents degrés) à l’université. Elle s’applique depuis longtemps aux dernières années des études de médecine par exemple (internat).
Si le sujet vous intéresse, je vous conseille de lire (par exemple) ce document PDF portant sur l’évaluation des compétences en pédiatrie.
(Ressource accessible le 26 avril 2025).
