Le concept de compétence est au cœur de la formation des adultes et du métier de formateur (référentiels de compétences, plan de développement des compétences).
Il existe de multiples définitions du concept. Nous n’allons pas toutes les citer mais en voici deux, similaires et pourtant différentes.
Pour Gérard Scallon (2000), une compétence est « la capacité à mobiliser un ensemble de ressources (internes et externes) en vue de traiter un ensemble de situations complexes (famille) ».
Pour Jacques Tardif (2006), une compétence se définit comme « un savoir-agir complexe prenant appui sur la mobilisation et la combinaison efficaces d’une variété de ressources internes et externes à l’intérieur d’une famille de situations ».
Comme on le comprend à la lecture de ces deux définitions, la compétence ne se limite pas à la simple possession de connaissances, mais implique leur mise en œuvre concrète.
Pour reprendre la définition de Tardif, on peut dire que la compétence = un savoir agir complexe.
À noter qu’il y a toujours, lors de la mise en œuvre d’une compétence, production d’un livrable.
La compétence est aussi situationnelle. C’est à dire spécifique à une situation (ou une famille de situations) donnée.
On ne peut voir la compétence (c’est un concept, une idée, elle n’a pas d’existence physique) mais on peut observer le livrable qui est l’expression de la compétence (un meuble chez un ébéniste par exemple).
Elle est propre à un individu qui doit l’acquérir avant de pouvoir la développer.
L’individu va devoir ensuite l’entretenir s’il souhaite la garder (le contexte peut changer, les ressources varier, les outils évoluer, …).
Guy Le Boterf, expert reconnu dans le domaine, a apporté ces dernières années des contributions significatives à la compréhension et à l’application du concept de compétence .
Il propose par exemple une définition duale de la compétence :
Avoir des compétences : posséder des ressources nécessaires pour agir en situation professionnelle.
Être compétent : savoir mobiliser ces ressources de manière appropriée dans une situation donnée.
Cette distinction souligne que la possession de compétences est nécessaire mais non suffisante pour être compétent.
Il propose aussi une double dimension de la compétence.
Une dimension individuelle :
- Mobilisation de ressources internes (connaissances, savoir-faire, aptitudes, émotions)
- Utilisation de ressources externes (environnement professionnel)
- Mise en œuvre de fonctions de guidage pour agir de manière pertinente
Une dimension collective :
- Importance de la coopération et de la coordination au sein des équipes
- Développement de compétences collectives pour répondre aux défis organisationnels
À noter que Guy Le Boterf va encore plus loin et s’intéresse aussi à des dimensions comme la pertinence et le professionnalisme.
Nous avons d’ailleurs écrit un article sur le sujet, intitulé Qu’est ce qu’un bon professionnel ?
En conclusion, que faut-il retenir sur le concept de compétences ?
- La compétence est action (savoir agir).
- Elle n’est pas visible en tant que telle. Ce que l’on peut voir c’est son expression (le livrable).
- La compétence est situationnelle (changez d’environnement ou de ressources et il se peut qu’elle ne soit plus là).
- La compétence peut être individuelle ou collective.
- La compétence est dynamique (acquisition puis développement).
- La compétence doit s’entretenir.
- La compétence ne suffit pas pour faire de vous un individu compétent.
