Le domaine psychomoteur concerne l’acquisition (et le perfectionnement) de capacités puis de compétences physiques, de la coordination et des habiletés motrices. Il s’agit ici d’apprendre à se mouvoir, à marcher, à danser, à communiquer avec le corps …
Il est complémentaire aux domaines cognitif et affectif.
Il est particulièrement pertinent dans les univers tels que :
- l’éducation physique,
- les SSR (Soins de Suite et Réadaptation),
- les arts du spectacle,
- la formation professionnelle technique (mais attention à ne pas confondre compétences motrices et compétences professionnelles),
- ou encore dans le développement de l’enfant.
Les taxonomies du domaine psychomoteur, comme celles de Simpson (1966), de Harrow (1972) ou de Berthiaume et Daele (2013), offrent un cadre « structurant » pour le formateur lorsqu’il doit planifier, rédiger et évaluer.
Planifier la progression : les taxonomies permettent d’organiser les objectifs pédagogiques (mais on utilisera généralement plus souvent le terme d’objectifs d’apprentissage car l’apprenant est concerné directement, il sera acteur à 100%).
Rédiger des objectifs précis : les verbes d’action associés à chaque niveau taxonomique aident à rédiger des objectifs d’apprentissage clairs et mesurables.
Évaluer les compétences : les taxonomies fournissent des repères pour évaluer le niveau de maîtrise atteint par les apprenants.
Taxonomie de Simpson (1966)
La taxonomie de Simpson comprend sept niveaux, allant de la perception à la création :
1. Perception
2. Disposition
3. Réponse guidée
4. Mécanisme
5. Réponse manifeste complexe
6. Adaptation
7. Création
Exemple d’application : pour enseigner une nouvelle technique en danse, vous pourriez commencer par la perception (observer le mouvement), puis passer à l’imitation guidée, et progresser jusqu’à l’adaptation et la création de nouveaux mouvements.
Taxonomie de Harrow (1972)
La taxonomie de Harrow propose une approche basée sur la complexité croissante des mouvements :
1. Mouvements réflexes
2. Mouvements fondamentaux de base
3. Aptitudes perceptives
4. Aptitudes physiques
5. Habiletés motrices
6. Communication non verbale
Exemple d’application : dans une formation en ergonomie au travail, vous pourriez commencer par les mouvements fondamentaux de base (les mouvements réflexes ne s’apprennent pas), puis développer les aptitudes perceptives (comme la conscience corporelle ou le fait d’attraper une balle de tennis en vol), avant de travailler sur des habiletés motrices (plus complexes).
Article spécifique (apprendre un mouvement) à la taxonomie de Harrow ici
Taxonomie de Berthiaume et Daele (2013)
Elle s’inspire (en plus simple) de la taxonomie de Simpson. Et elle propose 3 niveaux (percevoir, reproduire et perfectionner) pour prendre en compte la difficulté relative (ou le degré de perfection) nécessaire à l’exécution d’une activité motrice.
HEC Montréal l’utilise pour illustrer son affiche sur les objectifs d’apprentissage dans le domaine psychomoteur.
Les objectifs pédagogiques en formation 