Les objectifs pédagogiques sont généralement issus du domaine cognitif. C’est notamment le cas lorsque l’on met en œuvre la taxonomie de Bloom révisée.
Le domaine affectif (qui touche aux croyances, aux valeurs, à l’attitude) est bien moins souvent mis en œuvre. Je l’évoquais déjà dans un précédent article consacré à la taxonomie du domaine affectif de Krathwohl.
Pourquoi l’affectif ? Il est intéressant à ce sujet de lire Alain Rieunier et son ouvrage « Concevoir un projet de formation ». Un apport majeur de l’auteur est justement son insistance à la prise en compte du domaine affectif dans la formation.
Il y souligne l’importance de considérer à la fois les acquisitions cognitives (qui restent fondamentales) avec la dimension affective dans la régulation des formations.
L’idée est de créer des formations qui soient de véritables « systèmes » permettant aux apprenants de s’impliquer (sujet d’importance) et de mobiliser leurs acquis.
Alain Rieunier propose (dans le module-chapitre 4 du livre) des stratégies pour modifier une attitude.
Il utilise à cet effet la taxonomie de Gephart et Ingle (auquel il ajoute les convictions), ainsi que la théorie de Kamradt et Kamradt (où l’idée est de travailler les 3 constituants de l’attitude : une composante cognitive, une composante affective et une composante psychomoteur).
Dans le module 5, il poursuit sur le sujet et explique comment installer une attitude en traitant (jouant) de la motivation, du but, de l’émotion , des inhibitions et de la dissonance.
En synthèse, Alain Rieunier apporte une perspective que l’on peut qualifier de « holistique » sur les objectifs pédagogiques. Il insiste particulièrement sur l’importance du domaine affectif dans la formation.
Son approche (qui apporte un éclairage intéressant sur le sujet) peut aider à créer des formations efficaces qui prennent en compte à la fois les aspects cognitifs et les aspects affectifs de l’apprentissage.
Les objectifs pédagogiques en formation 