Les objectifs pédagogiques en formation

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Processus cognitif : l’inférence

Une inférence est un processus cognitif par lequel un apprenant déduit de lui-même une information (ou tire une conclusion) qui n’est pas explicitement énoncée dans le texte ou dans la situation. 

Dans les faits, l’apprenant se base sur des indices présents (et sur ses connaissances antérieures) pour créer de lui-même une nouvelle information qui l’aide à améliorer sa compréhension. 

En clair, il rajoute de l’information (il bouche les trous ou il émet des hypothèses) pour améliorer sa compréhension du sujet.


Exemple d’Inférence

Si je lis « Pierre a rencontré son épouse lors d’un voyage en Cornouailles. Il est tombé sous son charme alors qu’elle leur faisait visiter l’élevage familial. »

Alors j’en déduis par inférence :

  • Qu’elle est anglaise.
  • Qu’elle a grandi à la campagne.
  • Qu’il voyageait en groupe (des amis, la famille, un voyage organisé, l’école ?).
  • Qu’ils sont toujours mariés.

Les inférences sont essentielles pour comprendre rapidement les nuances d’une situation. Elles enrichissent la compréhension globale en comblant des zones de non-dit. 

Naturellement les conclusions peuvent être fausses et être infirmées plus tard. Mais dans l’instant présent, ce processus me permet d’avancer dans la compréhension de la situation.


Il y a 4 formes d’inférences. Et cela n’est pas sans nous rappeler le concept de démarche en formation.

L’inférence déductive

Elle part de prémisses générales pour arriver à une conclusion spécifique. Si les prémisses sont vraies, alors la conclusion doit l’être aussi. 

Par exemple, « Tous les hommes sont mortels. Socrate est un homme. Donc, Socrate est mortel »

L’inférence inductive

Elle va du particulier au général, en tirant une conclusion générale à partir d’observations spécifiques. 

Par exemple, « Ce cygne est blanc et ceux que j’ai rencontré par le passé aussi. Donc tous les cygnes sont blancs ». 

Les conclusions inductives sont probables mais pas certaines.

L’inférence analogique

Elle repose sur la comparaison de deux situations similaires pour tirer une conclusion. 

Par exemple, si deux systèmes ont des caractéristiques similaires, ce qui est vrai pour l’un peut (doit certainement) l’être pour l’autre.

L’inférence abductive

Aussi appelée « inférence à la meilleure explication », elle part d’une observation et cherche l’explication la plus plausible. 

Par exemple, si vous voyez la photo d’une personne allongée par terre et inconsciente, à côté d’un tournevis et d’une prise électrique dont le boîtier est ouvert, alors vous inférez que la personne s’est certainement électrocutée.

Ces formes d’inférence sont utiles en formation et plus largement en phase d’apprentissage. Elles aident notamment l’apprenant à comprendre (niveau 2 de la taxonomie de Bloom) et à analyser (niveau 4).

Hypothèse : la famille de l’épouse de Pierre élevait des moutons. Et comme nous sommes en Cornouailles, l’espace était ouvert et régulièrement battu par les vents.