Contrairement à Bloom et à son équipe, Anderson et Krathwohl ont utilisé des verbes pour nommer les 6 niveaux de la taxonomie de Bloom (se rappeler, comprendre, appliquer, analyser, évaluer, créer).
Au premier regard, ce changement peut sembler superficiel (cosmétique) et portant cela change profondément l’usage que l’on fait de la taxonomie.
En effet, on n’utilise plus simplement la taxonomie (comme avant) pour évaluer une progression (1. mémorisation -> 2. compréhension -> 3. application) mais on l’utilise aussi désormais pour imaginer une compétence cognitive attendue. Celle-ci pouvant (allant) ensuite déboucher vers de nouvelles connaissances. On s’intéresse à l’apprenant et pas seulement au résultat attendu.
Ce qui est un reversement d’approche, puisque l’on travaille alors (à cet instant) en approche par compétences plutôt qu’en approche par objectifs.
On vise en effet une compétence (cognitive) pour que les apprenants en tirent des enseignements et donc de nouvelles connaissances.
Illustration : quelle compétence cognitive vais-je viser au niveau 3 « appliquer » pour renforcer la compréhension ? (le niveau 2 « comprendre »).
C’est toujours plus facile de comprendre quand on a expérimenté par soi-même …
Ou quelle compétence cognitive vais-je viser au niveau 2 « comprendre » pour renforcer la mémorisation ? (le niveau 1 « se rappeler »).
C’est plus facile de mémoriser une idée, un concept quand on l’a compris…
Cette évolution nous permet donc d’utiliser (en conception pédagogique et en animation) la taxonomie de Bloom aussi bien dans le sens de la montée (niveaux 1 -> 2 -> 3) que dans le sens de la descente (niveaux 3 -> 2 -> 1).
Nota : on fait aussi taire les critiques (liées aux racines béhavioristes de la taxonomie) puisque celle-ci a désormais (aussi) un usage constructiviste.

