Dès le second niveau de la taxonomie de Bloom (comprendre), nous sommes confrontés à la difficulté d’évaluer l’atteinte (ou non) d’un objectif pédagogique.
Exemple : qu’est-ce que comprendre le phénomène géologique de subduction ?
Est-ce que le fait de rattacher la subduction à la tectonique des plaques et d’en donner une définition approximative (une plaque qui glisse sous une autre plaque) est suffisant pour valider la compréhension de ce phénomène géologique ? « Oui et non ».
« Oui », j’en ai compris le principe, les grandes lignes. Un évaluateur pas trop exigeant pourrait donc noter « je valide ».
« Non », je n’ai pas compris en profondeur. Il y a des termes que je n’ai pas employé (un épaississement cristal et un volcanisme andésitique, par exemple). Je n’ai pas non plus cité d’exemple (la ceinture de feu, la plaque de Nazca). Ma compréhension est donc partielle ou superficielle. Un évaluateur plus exigeant pourrait donc noter « je ne valide pas ».
Ce que l’on constate en tant que formateur, à la lecture de cet exemple, c’est qu’il faut être précis dans l’attendu (la description du comportement attendu) au moment de l’évaluation ; et donc précis et exigeant dans la rédaction des objectifs pédagogiques.
« Comprendre » n’est pas un comportement observable. Il n’y a pas de place pour l’ambiguïté, pour le « à-peu-près ». Si je veux valider la compréhension, je dois utiliser des verbes d’action idoines, issus du domaine cognitif.
