Elliot W. Eisner est né en 1933 à Chicago (États-Unis). Il a fait carrière à l’université de Standford (Californie) où il a joué un rôle central dans la pédagogie et dans la promotion de l’éducation artistique.
À ses yeux, les arts sont un moyen permettant d’aider chacun de réaliser son plein potentiel.
Il a contribué à redéfinir la mission des formateurs (éducateurs, professeurs) en intégrant des dimensions allant au-delà des simples connaissances mesurables.
De fait, il a critiqué la formulation des objectifs pédagogiques en soulignant qu’ils peuvent être à la fois « utiles et nuisibles ».
Dans son article « Educational Objectives: Help or Hindrance? » datant de 1967, il argue que les objectifs pédagogiques peuvent restreindre la créativité et l’innovation en éducation en imposant des cadres trop rigides.
Il propose alors de différencier les « objectifs d’enseignement » (instructional objectives), qui définissent des comportements spécifiques attendus, et les « objectifs de situation » (expressive objectives), qui encouragent une exploration plus ouverte et créative des apprentissages.
Selon lui, les « objectifs de situation », présentent plusieurs avantages. Ils permettent aux élèves de rencontrer et de résoudre des situations ou des tâches sans prédéfinir les comportements spécifiques attendus. Cette approche stimule la créativité et l’exploration personnelle, offrant un renforcement intrinsèque plus puissant que les récompenses externes.
Les « objectifs de situation » encouragent également (toujours selon Eisner) une évaluation plus authentique de l’apprentissage, car ils se concentrent sur la résolution de problèmes dans des conditions réelles, plutôt que sur des tests standardisés qui peuvent ne pas être significatifs pour les élèves.

L’importance qu’il y a à ne pas vouloir enfermer les apprenants. La nécessité de leur offrir un espace de liberté, de créativité.